Vivre avec un nouveau foie
greffé, lorsque tout se passe bien, comme dans mon cas, n’apporte guère
d’inconvénients. La prise de médicaments à vie s’agence rapidement dans ma
routine quotidienne. Le réveil doit sonner chaque matin à la même heure (8h30)
que j’ai moi-même fixé avec mon hématologue de l’équipe de suivi des greffes
hépatiques de l’hôpital. Je dois prendre l’Advagraf (en 7 mg), le médicament
anti rejet qui empêche mon système immunitaire de rejeter mon nouveau foie.
Même avec les autres médicaments pris en deux fois (au petit-déjeuner et au
dîner), mon système digestif supporte très bien ce régime chimique.
Il n’en demeure pas moins que
mon système immunitaire fonctionne à demi régime. Cela me rend plus susceptible
aux microbes, aux virus et aux infections. Il me faut donc prendre des mesures
de précaution au niveau alimentaire (ne rien manger de cru, par ex.) et
hygiénique (hygiène des mains et sanitaire indispensable). Je porte en
permanence des lingettes sanitaires et une petite bouteille de désinfectant
pour les mains. Même du côté des pratiques sociales, je me suis vite rendu
compte que la tradition d’embrasser tout le monde ne me convient plus. Je
préfère serrer la main ou pour les intimes, leur donner une accolade.
Dès mes premières sorties en
public dans les visites en famille après le premier trimestre, j’ai de suite
attrapé une première angine. Passage obligatoire chez le médecin pour une
prescription d’antibiotique (Azithromycin 250 mg x 5 jours). Je m’en suis bien
tiré pendant quelques temps. Et de nouveau, le mois suivant, j’ai attrapé un
rhume, s’aggravant en angine de nouveau. Les soins homéopathiques qui avant ma
maladie me convenaient parfaitement ne soutiennent désormais que modestement
mon organisme. Ils ne me permettent plus de combattre l’infection. Après 20
jours de désagréments, il me faut donc retourner chez le docteur. Cette fois,
il me prescrit un autre antibiotique (Cefpodoxime 200 mg x 4/jour X 7 jours). Je
l’accompagne de deux capsules d’ultra levure lors des repas pour reconstruire ma flore
intestinale fragilisée par l’antibiotique. La récupération se fait moins vite
et moins bien cette seconde fois. A la fin du traitement, j’ai encore un léger
rhume et la gorge irritée facilement. Je dois garder le cou au chaud (pull à col
roulé et écharpe) et la tête couverte dès que je sors et je dois éviter les
foules et les sorties sociales en groupe. Je dois même éviter les amis lorsqu’ils
ont le rhume. Et je continue les inhalations
et les tisanes apaisantes, les pastilles de propolis.
Après avoir passé tout l’automne fragile et enrhumé,
je réalise que malgré ma bonne apparence physique, un bon appétit et ma bonne
humeur stable, je dois faire attention et apprendre à ajuster légèrement mon
mode de vie (surtout social) pour tenir compte de la fragilité de mon système
immunitaire. Il est possible que cela soit dû à ma récente transplantation du
foie et que le temps permettra à mon système de fonctionner adéquatement même à
demi régime passée la première année. Mais pour le reste de ce premier hiver,
le mot d’ordre est « Attention ! Mieux vaut prévenir que
guérir ! »
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