Daniel le 3 novembre 2014, 6 mois après la greffe
Vivre avec la
Cholangite sclérosante primitive est une histoire qui finira comme toutes les
autres, avec une place dans 'l'Avenue des allongés', comme mon grand-père
paternel désignait avec humour le cimetière. Avec pour différence que les
personnes atteintes de cette pathologie risquent de s'y allonger plus
rapidement qu'autrui.
A l'heure
actuelle, je n'ai trouvé que deux options de prolongation de vie : la
transplantation du foie et l'antibiotique Vancomycine. La première option est
proposée dans les pathologies avancées et graves. Elle offre une durée de vie
prolongée d'au moins cinq ans malgré, dans certains cas, la nécessité d'une
seconde transplantation. La survie des greffés n'a pas été étudiée au delà
d'une durée de 10 ans, le décès pouvant provenir d'autres pathologies ou des
conséquences des traitements affectant d'autres organes (reins, pancréas,
etc.). Dans le cas des greffés, il est espéré que le traitement à vie (au delà
des drogues antirejet) à base de sels biliaires et de cortisone, retarde la
réapparition des symptômes de la CSP. Et en ce qui concerne la seconde option,
la prise de Vancomycine ne semble disponible qu'en Amérique et n'a été étudiée
que dans le cas de contrôle de bactéries intestinales chez les enfants (voir
mes fiches sur la Vancomycine et sur le Dr K. Cox, octobre et décembre 2013).
De plus, dès qu'on arrête la prise de l'antibiotique, les symptômes de la CSP
reviennent. Il s'agit donc d'un palliatif trop coûteux et non d'un médicament
qui guérit la CSP. Il est espéré que d'autres solutions résulteront des rares recherches
en cours, notamment au Canada et aux Etats-Unis (voir ici-bas, les références
aux sites des fondations de recherche sur la CSP).
J'ai suivi une
trentaine de thérapies naturelles aussi variées et différentes les unes des
autres au cours des neuf mois à partir desquels les symptômes de la CSP sont
apparus. Malgré les traitements naturopathiques, homéopathiques, en médecine
orientale (chinoise et hindoue), les soins en magnétisme, les soins corporels
(massages, bains, guérisseurs), l'accompagnement psychothérapeutique,
émotionnel, spirituel, et autres thérapies non invasives, le taux de bilirubine
sanguin n'a cessé d'augmenter, de doubler, tripler, quadrupler, quintupler, se
perdant dans les décimales au delà de 500 ml/l. Il est vrai qu'en médecine douce,
il faut donner le temps aux traitements de faire effet. Ce n'est pas comme en
allopathie où l'on cherche un résultat presque immédiat. Mais du temps, je n'en
avais pas. Il est certain toutefois que divers soins m'ont procuré d'immenses
soulagements émotionnels et d'essentielles révélations sur les causes profondes
de ma pathologie. De plus, j'ai parfois ressenti qu'une guérison puissante
survenait sur d'autres plans que corporel, notamment grâce au passeur d'âme et
au psychothérapeute américain. Une
guérison au niveau du plan subtil, ou électromagnétique, ou énergétique s'était
passée car j'en avais ressenti les effets comme une surcharge électrique et
dynamisante, un survoltage. L'ensemble des compléments alimentaires,
homéopathiques, vitamines, oligoéléments, etc. ingérés au fil des mois ont
certainement aidé mon terrain à mieux tolérer la maladie ou à l'accepter, sinon
à préparer efficacement mon corps à la greffe à venir. J'ai croisé dans la
salle d'attente de mon hématologue à l'hôpital une autre personne qui, comme
moi, était sortie de l'hôpital moins de deux semaines après la greffe. Mon cas
n'est donc ni unique, ni exceptionnel, même s'il est certainement rare.
Toutefois, il est évident pour moi que ma panoplie de soins alternatifs et
l'immense soutien reçu (de mes proches, amis et réseaux) y est pour quelque
chose. Le miracle tant attendu (guérison spontanée) n'est peut-être que l'effet
combiné d'un tout qui a permis la rémission totale suite à la greffe. Si la foi
peut déplacer des montagnes, pourquoi l'espoir ne pourrait-il être aussi
puissant ? L'un ne relève-t-il pas de l'autre ?
Sur le plan
personnel, vivre et survivre avec une maladie incurable, revient à profiter au
maximum de chaque jour, de chaque opportunité, de chaque rencontre et de faire
du mieux avec ce que la vie nous offre : famille, amis, rencontres,
découvertes, passions, joies, émotions, rêves... Il ne faut surtout pas arrêter de se projeter dans un futur que l'on
espère meilleur, même si l'on doit rester réaliste et vivre dans l'instant
présent. Le futur, c'est l'espoir ! Et l'espoir, c'est la vie. La vie n'a pas
besoin d'être une longue histoire, lorsqu'on regarde vers notre futur. Il lui
suffit d'être une succession de belles journées non gaspillées, de moments où
l'on aura su profiter du côté positif d'un événement quelconque, et qu'au
moment de trouver le sommeil on n'aura rien à se reprocher et qu'on pourra se
dire « j'ai quitté chaque personne rencontrée aujourd'hui avec un sourire
aux lèvres et un peu plus de chaleur dans le cœur. » Une vie qui vaut la
peine d'être vécue n'a besoin de rien de plus.
Le véritable
défi n'est pas de mourir en santé, dans l'insouciance, mais plutôt de vivre
chaque instant en pleine conscience, le cœur débordant de joie et d'amour. De
gratitude aussi, pour une multitude de toutes petites choses qu'on aura choisi
de vivre positivement au quotidien.
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